Effets d’adresses dans le numérique. Incarnation et Épiphanie de l’être
Département des littératures de langue française
2104-3272
Sens public

phénomène haptique de la voix VOIX Paul Zumthor vois l’autre sans le regarder Réincarnation ? reconnaissance JC par la VOIX tous des jardiniers ?

Quelques points contextuels

Pour commencer, plusieurs phénomènes pour introduire notre réflexion :

Je présente ces phénomènes à votre conscience juste pour introduire le fait que le numérique et ses médias infèrent dans nos rapports avec l’autre, dans le processus d’adresse, en plus de modifier nos pratiques sociales de communication.

Présentation de la source scientifique

Dans le cadre de cette réflexion, je m’appuierai essentiellement sur la thèse intitulée :

Performativité de l’être-en-ligne. Pour une phénoménologie de la présence numérique qui a été soutenue récemment par Giuseppe Cavallari sous la direction de François-David SEBBAH et de Marcello VITALI-ROSATI.

Ce travail a été présenté pour l’obtention du grade de Docteur en philosophie, sciences de l’information et de la communication et littérature comparée.

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La thèse porte sur la notion de présence à l’époque du numérique. L’auteur s’interroge sur cette notion en en proposant une véritable phénoménologie : les pratiques numériques, dans leurs dimensions sociales, communicationnelles, existentielles, gestuelles, déterminent une production de présence et donc d’adresse. En ce sens, sa recherche démontre l’impossibilité de toute approche prônant une authenticité majeure de formes de présence pré-numérique par rapport à la présence numérique. Toute présence est médiée, selon lui, et pour cette raison, il se trouve plusieurs formes différentes de présence, mais ces différentes formes ne sont pas à hiérarchiser sur la base de leur supposée authenticité : il faut plutôt s’interroger sur leurs spécificités en analysant attentivement leurs contextes de production.

À partir de ce travail, je vous propose d’étudier certaines caractéristiques de l’adresse numérique.

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Petite historique

Chaque changement de support et média développe des discours aussi enthousiastes qu’alarmistes dus à des sensibilités technophobes ou technophiles :

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À cette règle du changement, les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) et notamment ce qui a été appelé la communication électronique (résultant de la convergence entre télécommunication et Internet) n’échappent pas :

Il ne s’agit pas de trancher en faveur de l’un ou de l’autre des extrêmes, mais d’étudier le processus d’une mise en présence : comment s’adresse t-on (à l’autre, à soi) dans le numérique et ici plus précisément avec les outils de visiophonie (association télévision et téléphone) ?

Problématique Si loin, si proche !

Une des premières observations que l’on peut faire est tout de même l’apparente réussite des médias numériques tels que Skype, Hangout ou d’autres : au-delà des chiffres d’utilisation que je ne vous présenterai pas, il apparaît que l’illusion d’une présence réelle opère. Nous avons, je pense, tous fait l’expérience de déplacer la tête pour regarder en oblique et peut-être voir une partie de la pièce visible sous un autre angle, où si vous avez déjà fait un skype avec un enfant, il n’est pas rare que ce dernier n’essaye pas physiquement de vous atteindre au travers de l’écran ou de vous chercher derrière ce dernier. Ces moments, s’ils sont comiques déjà, témoignent bien que l’illusion fonctionne et, on pourrait dire, fonctionne même trop bien.

Il semble ainsi que les télécommunications numériques s’accordent parfaitement sur l’étymologie du terme :

Télécommunications vient du préfixe grec tele — (télé-), signifiant loin, et du latin communicare, signifiant partager

d’où une première image que je propose :

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Si loin, si proche ! en référence au film de 1993 de Wim Wenders qui met en scène notamment le ressenti hautement empathique des anges qui pourtant demeurent inaccessibles, invisibles et inaudibles aux humains.

« Each one creates his own world within his own vision and hearing. He remains a prisoner in it. And from his cell he sees the cells of others. » citation du film, Cassiel

" L’homme crée son propre monde à partir de son propre regard et écoute. Il y demeure prisonnier. Et de sa cellule, il contemple la cellule des autres. »

L’illusion d’une présence réelle dans l’adresse à distance n’a, je pense, jamais été aussi forte qu’avec les outils numériques.

Le phénomène de présence est tel selon moi que je propose de parler d’un processus d’incarnation pour l’analyser, OR il me semble que cette incarnation ayant lieu dans le cadre d’une adresse numérique établit de nouveaux paradigmes d’adresse à l’autre et à soi.

C’est principalement sur cette tension que je souhaite poursuivre une réflexion en lien avec un imaginaire de l’adresse numérique.

Incarnation

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Noli Me Tangere

Ce qui opère notamment dans l’adresse numérique, dans mon échange en visiophonie avec un interlocuteur lointain, c’est que Cavallari appelle des “effets de présence” : la présence de l’autre me donne un effet et je fonde mon adresse sur ce prérequis de présence.

Il me semble que, par le média numérique, l’autre se matérialise à travers une image lors d’un processus d’incarnation qui rejoint le sens étymologique suivant:

Incarnation comme l’action de s’incarner aux yeux des humains, pour un esprit, une déité, un dieu.

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Et ce dans la mesure où cette tension entre proximité et éloignement (même inaccessibilité) est très forte : on peut voir, être vu, on peut entendre et être entendu, mais pas toucher (noli me tangere dixit J.C.) ou être touché. L’illusion advient lorsque nous oublions les limitations ou particularités du dispositif technique numérique.

Cette perte de notion, cette expérience d’écueil advient dans certaine situation : on fait pivoter notre écran ou on le regarde de biais comme la retransmission de l’autre était en réalité une anamorphose et que l’on était en capacité d’accéder à une autre perspective ou un autre horizon de l’image qui nous est transmise.

C’est là une limite du paradigme de l’adresse numérique, une parmi d’autres parce que l’on peut citer également l’absence d’odeur, mais la limite selon moi dans la mesure où dans notre perception de l’autre le sens de la vue prévaut sur l’odorat dans le processus de reconnaissance.

La visiophonie numérique nous propose donc une incarnation qui est sensoriellement incomplète : il manque le charnel au sens de relevant de la chair. Alors on pourrait penser que là justement réside la déficience d’une image proposée, il paraît en effet étrange de parle d’incarnation si justement il n’y a pas de chair OR si l’adresse est numérique, elle n’est pas virtuelle au sens d’une immatérialité : la matérialité est bien présente dans le moment de mise en relation des individus, dans l’adresse je ne suis pas devenue un hologramme.

L’incarnation n’est plus histoire de chair, mais de fils et capteurs et autre complexités technologiques.

Cette incarnation peut être vue comme une promotion de mon être si je compte la matière impliquée dans ce processus puisque pour cette incarnation a pour matière non seulement l’objet de transmission (téléphone, ordinateur, tablette), mais également les mètres de câbles permettant la retransmission de mon image et de ma voix.

Processus Méta et Infra-langagier

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Malgré une matérialité technique des individus dans le processus d’adresse numérique, il ne faut pas conclure à une complète révolution numérique dans les modes d’échange. L’adresse numériqe, si permise par l’intermédiaire de machines, n’advient réellement que grâce à des processus méta et infra-langagiers qui eux, ne dépendant plus d’une dimension technique. Pour le dire autrement : la mise en contact est technique et technologique, le processus d’adresse en dépend mais n’est effectif que par un échange méta et infra-langagier. Pour bien comprendre l’importance fondamentale des éléments méta et infra-langagier, je vous propose un extrait d’Yves Citton :

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Une condition de félicité de toute conversation exige un incessant travail d’ajustement réciproque entre la parole des unes et l’écoute des autres. Un « discours » peut se diffuser tout en restant largement indifférent aux réactions qu’il suscite chez ses auditeurs, ce qui est de toute façon le cas dans les systèmes radio qui ne permettent généralement aucun retour direct de leur part. Au contraire, un « dialogue » ne progresse que grâce aux microgestes d’encouragement, de sympathie, de prévention, de précaution ou de réconfort — autrement dit, grâce aux multiples « attentions » — que chacun des participants adresse à l’autre pour maintenir entre eux une bonne résonance affective, qui est bien plus déterminante encore pour le déroulement de leur échange que toute rigueur de raisonnement argumentatif.

Y. Citton, Pour une écologie de l’attention, Paris, Seuil, 2014, p.129-130

Je souhaite insister sur le fait que ce microcosme de gestes, expressions décrit par Citton sont présents dans l’adresse numérique, permis notamment par la téléprésence de l’autre.

Ainsi, si le corps de notre interlocuteur n’est pas palpable en chair et en os, si son odeur ne me parvient pas, sa gestuelle, ses mouvements, expressions faciales, me sont retransmises. À mon sens, cette dimension de la visiophonie n’est pas mineure dans l’effet de présence : les gestes de l’autres, ses rictus, son strabisme aléatoire ou ses tics manuels ne sont pas seulement les gages d’une communication (ils ne font pas que me communiquer une impression sur mes paroles, ils ne font pas que résonner un affect), mais également les porteurs d’une identité adressée : c’est par ces éléments du méta et infra au langage que l’autre s’adresse à moi.

Il me semble que le principal objet dans ce processus d’incarnation et que le principal vecteur des microgestes est celui du visage adressé.

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Visage : Lieu de l’adresse

Miroir de l’âme, mais ici surtout image de soi qui atteste du fonctionnement ou peut parfois témoigner du dysfonctionnement d’une technologie numérique de communication (lorsque l’image est brouillée, pixelisée ou absente), le visage de l’autre m’est adressé et j’adresse en retour mon visage. Ce processus de partage “visagiste” est décrit par Cavallari :

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Être en ligne signifie aussi être disponible au visage de l’autre et rendre disponible son propre visage aussi : chaque rencontre se passe entre nos visages et dans nos visages aussi. Le visage devient lieu de rencontre et de la parole. (1) Même sans être-en-ligne au sens synchrone de l’expression, en regardant le visage de ses interlocuteurs plus ou moins habituels, les visages des autres sont là, avec les contenus scripturaux et visuels. Nous pouvons les regarder, ces visages photographiques, sans qu’ils le sachent, nous nous adressons à quelqu’un sans pour autant le déranger, son adresse demeure le lieu, le visage, où il se laisse trouver et regarder, lire et, par là, penser. Dans cet adressage discret, nous le regardons, alors, sans le voir. À travers notre visage, qu’à ce moment-là nous ne regardons pas, nous regardons le sien sans qu’il puisse le savoir (2).

Cavallari, p. 249-50

Alors il y a plusieurs points sur lesquels il me semble important d’insister dans cet extrait, dont un notamment que j’interpréterai différemment :

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  1. Tout d’abord le fait que dans nos sociétés où l’image constitue un médium important, la rencontre numérique ou non-numérique ait comme médiateur le visage : l’adresse se réalise et se prononce dans cet espace. (on retrouve notamment la racine étymologique dans l’expression “vis-à-vis”)

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  1. Ensuite la différence de paradigme de l’adresse qu’instaure le média numérique : en effet l’individu ne peut pas savoir si je le regarde, car pour m’adresser un regard, il doit regarder la caméra et ne me voit plus, et moi pour voir son regard, je dois regarder son image et ainsi je ne le regarde plus. Cavallari interprète ce phénomène comme positif : ainsi l’autre n’est plus dérangé par l’image de son interlocuteur le regardant.

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Dans l’adresse numérique, c’est l’intermédiaire technique qui fait converger mon regard et le regard de l’autre jusqu’à en devenir l’unique dépositaire. Il me semble que ces effets d’adresse numérique amènent à une expérience non pas de l’autre, non plus de soi dans la présence de l’autre, mais de l’expérience de soi à soi : je suis en effet en mesure de me voir sans me regarder dans les yeux.

C’est là un effet de présence qui peut s’apparenter au mythe de Narcisse, parce qu’il peut être utilisé comme un outil de contemplation, un miroir, mais qui, selon moi, le dispositif numérique implique une nouvelle et inédite expérience et utilisation que je vous propose d’étudier sous le thème de l’avatar.

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Avatar de soi

Dans la mise en relation numérique, nous n’avons pas seulement accès à l’image de l’autre, mais à la nôtre. Alors nous avons tous fait, je pense, vécu ou du moins vu le réflexe de considérer cette image comme un miroir : de s’angoisser des marques de fatigue que l’on va présenter au monde et surtout à son patron, de se trouver photogénique, ou de jouer avec ce reflet.

MAIS dans cette disponibilité de notre image, de nouveaux paradigmes de l’image émanent :

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  • Nous ne rencontrons pas notre regard, destitution complète du topos de la rencontre : soi-même on ne se rencontre plus, on se contemple.

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  • L’image à laquelle nous avons accès ne nous était pas destinée, et c’est là, je pense, que réside une certaine hubris de l’adresse numérique : dans aucune forme de communication, nous n’avons accès à ce que nous adressons à l’autre, pas directement du moins, et surtout pas au « miroir de notre âme ».

Le principe même de l’adresse c’est d’envoyer vers, soit d’un mouvement (droit).

OR

avec le numérique le visage que nous adressons à l’autre, au dispositif technique, à soi nous revient : nous avons ainsi accès à ce qui auparavant était caché et ainsi nous en profitons par l’inédit de l’expérience tout d’abord, par une dimension d’un dépassement de l’interdit ensuite.

Pour donner une image :

Essayez de vous adresser à une personne qui se mire dans un miroir, je pense que vous conclurez à une certaine discordance dans l’échange.

OR

dans cette situation, l’objet de réflexion qu’est le miroir est officiellement celui d’une auto-contemplation. De plus dans cet objet je rencontre mon regard et peu rencontrer celui de l’autre directement. L’intermédiaire, l’outil de médiation qu’est le miroir ne cause ici aucun décalage spatial du regard.

Mais parvient-on véritablement à se reconnaître dans le visage que nous adressons à l’autre ? Si le processus de mise en relation numérique s’apparente à une incarnation, il me semble alors possible de considérer l’image adressée comme un avatar, terme qui est un dérivé sémantique possible du mot incarnation.

Le terme d’avatar désigne dans l’espace numérique l’incarnation numérique d’un individu dans le cadre d’un jeu en ligne et par extension dans le cadre de forums de discussions puis dans le langage courant, le profil utilisé sur les sites Internet et les réseaux sociaux.

Ce profil que nous adressons, parce que nous y avons un accès instantané, nous pouvons le modifier et se développe alors toute une mise en scène de gestes, de mimiques, dans une démarche « auto-flatteuse » pour présenter à l’autre notre bon profil certes, mais également pour pouvoir se contempler soi-même sous notre meilleur angle et cela sans une impression de Narcisse puisque nous ne rencontrons pas notre regard.

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Ainsi je propose ici l’hypothèse d’un jeu de rôle avec nous-mêmes : parce que nous ne rencontrons pas notre regard directement, l’image que nous observons peut nous apparaître disjointe de la conscience de nous-mêmes et nous la composons ainsi comme un avatar à partir d’une lecture des signes. Nous le composons pour soi mais également pour l’autre : le dispositif contextuel d’une adresse à l’autre demeure.

(Christin, 60) : interprétation de l’incarnation du Christ comme le passage de l’invisible au visible, c’est ce passage qui permet l’activité de lecture et de déchiffrement des signes.

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Être en ligne et en écran : Vers une ontologie numérique de l’adresse

Comme Cavallari dans sa réflexion, notre présentation nous amène à considérer l’étude des phénomènes de présence et d’adresse numériques comme relevant ou même nécessitant une véritable phénoménologie “visagiste” (pour Cavallari) :

Le visage apparaît, phénoménologiquement, comme question adressée à l’autre, questionnement irréductible qui ouvre à l’intériorité, à son aller bien ou pas. Le visage est adresse et direction de notre humanité, il est donc action, action d’exister, et d’aller vers l’autre, de penser à l’autre et de lui demander ce que c’est ce qu’il ressent, ce que c’est ce qu’il le prend : « L’étant c’est l’homme et c’est en tant que prochain que l’homme est accessible. En tant que visage » (E. Lévinas, Entre nous. Essais sur le penser-à-l’autre, Paris, Grasset, [1991], 2014, p. 20). La visagerie numérique réalise cette dimension interpersonnelle et conversationnelle du visage, car elle est faite exactement pour cela, pour que nous pussions chercher, trouver, rencontrer l’autre. En outre, la visagerie numérique est un espace de regard, d’accueil et de rencontre, qui nous donne la possibilité pour penser à l’autre.

Cavallari, p. 251-52

ou une potentielle ontologie, voire métaontologie (Vitali-Rosati) ou profilaire (Monjour) dans notre cas :

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Enfin, tout récemment, le terme [profil] aura encore gagné en popularité grâce à des dispositifs tels que Facebook ou Twitter, qui fusionnent et redéterminent les principales acceptions historiques du terme – profil visuel et profil psychologique. […] nous avons tout intérêt à reconnaître le potentiel poétique des profils d’utilisateur, un potentiel qui procède notamment d’une pratique de détournement ludique des connotations associées au fait numérique.

Servanne Monjour, Dibutade 2.0 : la « femme-auteur » à l’ère du numérique, Sens public, 24 septembre 2015, p. 10.

Il me semble que le concept de profil est intéressant dans notre réflexion pouvant répondre d’une dimension sociale (profil d’utilisateur) et d’une dimension de mimèsis et participent (dans les deux dimensions) à l’établissement performatif d’une identité par soi dans une adresse à l’autre.

Ouverture sur un témoignage d’Épiphanie

En dernière considération, j’aimerai ouvrir la réflexion sur les rattages techniques de l’adresse numérique.

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Et alors sur ce point, j’aimerai vous soumettre une expérience qui selon moi relève de l’épiphanie : lors d’un skype avec une personne de mon entourage, en plein milieu du dialogue, l’image pixelisée de l’autre s’est figée : on dirait frozen

et ce phénomène plutôt commun de l’adresse numérique a provoqué une prise de conscience : celle de la finitude de l’être humain, et dans le cas particulier ici de mon interlocuteur.

J’ai eu non seulement la compréhension soudaine de l’essence ou de la signification de quelque chose (phénomène qui s’appelle épiphanie), mais par la suite, après que l’autre se soit débloqué, l’impression que le dialogue s’instaurait désormais dans le mode outre-tombe, soit que lors de la communication mon interlocuteur était mort, pause dans le dialogue, pour que la communication soit rétablie : et que donc mon adresse au vivant avait évolué vers une adresse au mort.

Cette expérience m’amène à considérer de plus en plus sérieusement le processus d’incarnation ou de désincarnation dans la communication numérique et à penser le média numérique non plus seulement comme un simple intermédiaire, mais comme pouvant être un spectre dans l’adresse.