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Département des littératures de langue française
2104-3272
Sens public

Plan : le miroitement du lalangue via l’écriture de Michèle Lalonde

Dans ce travail, je compte mettre en lumière la spécificité de l’écriture littéraire en abordant le concept lacanien du lalangue. Lacan met en exergue la multiplicité de la langue : d’une part, il reconnaît la langue comme un système linguistique normé et d’une autre part, il considère le dépassement jouissif de la notion linguistique émanant de la langue. Il soutient l’idée que le langage est l’espace où l’inconscient et la subjectivité du sujet jaillissent. Selon Lacan, l’écriture littéraire est un espace de « signifiance » (Lacan, 1972-1973) . Selon moi, il est intéressant de creuser cette vision de l’écriture et du langage dans le cadre de ce cours. En première année de Master à l’Université de Louvain-la-Neuve, j’ai suivi un cours d’esthétique littéraire traitant de la singularité de l’inscription du lalangue dans l’écriture littéraire. La recherche du lalangue est inhérente à la condition de littéraire : les auteurs cherchent à manier la langue pour en faire jaillir le « réel » (Milner, 2009).

Dans ce travail, je vais m’intéresser à l’écriture de l’auteure québécoise Michèle Lalonde. Le rapport qu’entretiennent les auteurs québécois à la langue ainsi qu’au lalangue me semble intéressant à exploiter. Son rapport à la langue s’explique par la complexité de la situation littéraire et linguistique au Québec. Michèle Lalonde, tout comme les autres auteurs canadiens francophones, ressent une insécurité linguistique vis-à-vis du centre littéraire français. J’ai choisi cette auteure car j’ai pu comprendre que son œuvre est « l’effraction centrale à partir de laquelle la voix de la nouvelle littérature québécoise allait entrer pleinement dans l’avenir » (Faye, 1980) . Je porte un intérêt particulier à cette thématique étant donné que j’ai étudié à maintes reprises l’insécurité linguistique des auteurs belges (similaire à l’insécurité québécoise). Le projet d’écriture de Lalonde est double : elle veut saisir la langue comme un outil de développement de son identité et comme outil de miroitement de la langue elle-même. Elle s’engage dans une lutte avec et pour la langue.

L’ébauche de mon plan de travail est le suivant : dans un premier temps, j’expliciterai le concept lacanien du lalangue en insistant sur la place singulière des hommes de lettres dans ce miroitement de l’inconscient via l’articulation langagière du signifiant et du signifié. Dans un deuxième temps, je me pencherai sur l’écriture de Lalonde et son combat avec et pour la langue. Je commencerai par expliquer son combat inhérent à sa condition d’autrice : le combat pour la langue. L’auteur (de manière générale) tendant vers l’infini, se voit toujours freiner par le manque et l’incapacité à saisir la totalité de la langue. Le maniement singulier de la matérialité de la langue (via des figures de style, des jeux de mots, des homophonies, les équivoques, etc.) permet à l’auteur de faire miroiter lalangue. Je me pencherai ensuite sur le combat identitaire de l’auteure. L’idée que « la langue est le fondement de l’existence d’un peuple » (Miron, 1970) est prégnante dans son œuvre. En cherchant à défendre son identité culturelle et linguistique, lalangue transparait dans l’écriture de l’auteure.

Mon objectif est de rendre compte de la lutte de l’autrice québécoise Michèle Lalonde au regard du concept lacanien du lalangue.

Voici la bibliographie (non complète à ce jour) que je vais exploiter pour la rédaction de ce travail :

Faye, J. (1980). La défense de Michèle Lalonde et le goût de Pot-Laid-Mickey. Liberté, 22 (3), 91-97. Retrieved from https://www.erudit.org/fr/revues/liberte/1980-v22-n3-liberte1031069/29880ac.pdf

Hambye, P. (2018-2019). LROM2180 - Variétés géolinguistiques du français. Université Catholique de Louvain-la-Neuve.

Gauvin, L. Manifester la différence. Place et fonctions des manifestes dans les littératures francophones. Globe, Revue internationale d’études québécoises, 6 (1). Retrieved from https://www.erudit.org/en/journals/globe/2003-v6-n1-globe1497919/1000691ar.pdf

Lalonde, M. (1979). Defense et illustration de la langue québécoise. Montreal: Hexagone. http://excerpts.numilog.com/books/9782232144653.pdf

Maïsetti, A. (2016). « SPEAK WHITE » DE MICHÈLE LALONDE Gestes, postures et devenir d’une prise de parole. In Corinne Blanchaud et al. (Eds.), Pour la poésie (pp. 175-186) Paris : Presses universitaires de Vincennes. Retrieved from file:///C:/Users/lschm/Downloads/PUV_BLANC_2016_01_0175.pdf

Milner, J. (2009). L’amour de la langue. Paris : Verdier.

Molino, J. et Tamine, J. Introduction à l’analyse linguistique de la poésie. Pellion, F. (2012). Quelques remarques sur « lalangue » et sur le cas particulier de la surdité prélinguale. Essaim, 29 (2), 51-67. Retrieved from https://www.cairn.info/revue-essaim-2012-2-page-51.htm

Piret, P. (2018-2019). LROM2710 - Questions d’esthétique littéraire. Université Catholique de Louvain-la-Neuve.

Remysen, W. La variation linguistique et l’insécurité linguique : le cas du français québécois. Université Laval. Retrieved from https://www.usherbrooke.ca/crifuq/fileadmin/sites/crifuq/contributions/REMYSEN_Variation.pdf

Toboul, B. (2012). « La langue », concept clinique. Figure de la psychanalyse, 24 (2), 79-86. Retrieved from https://www.cairn.info/revue-figures-de-la-psy-2012-2-page-79.htm

Wikipedia. (2019). Michèle Lalonde. Retrieved March 26, 2019 from https://fr.wikipedia.org/wiki/Mich%C3%A8le_Lalonde