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Département des littératures de langue française
2104-3272
Sens public

Remerciements

Je tiens tout d’abord à remercier le jury pour ses questions, riches et développées, qui ont été pour moi l’occasion de repenser certains concepts, de préciser la place de ma recherche et de ma création vis-à-vis de ces entités et de pouvoir aujourd’hui vous partager ces réflexions.

Recherche

Je répondrai tout d’abord à la question de recherche qui m’a été posée en deux temps, et en réalité, j’y répondrai non pas en deux temps mais en trois temps. Il me semble en effet important de considérer le paragraphe introductif de cette question, paragraphe portant sur la déliaison de la trace et du support dans l’écriture numérique, déliaison qui constituerait une rupture historique et ontologique majeure.

La trace nous disent Petit et Bouchardon, reprenant une définition derridienne, désigne l’écriture au sens large (à la différence d’une écriture au sens étroit qui désigne les textes). C’est là une définition générale de la trace. Mais considérant la trace numérique, Bouchardon et Petit nous disent ceci :

[elle] n’est pas nécessairement intentionnelle […] [elle] est volatile, en quelque sorte déliée de l’émetteur et de ses supports ; elle est essentiellement dérive, dissémination, décontextualisation.

Cette considération se retrouve sous d’autres termes chez Merzeau : les traces de l’écriture numérique sont à distance de leurs sources, elles sont contextuelles et pourtant dissociables du lieu de leur production, elles sont, pour reprendre l’expression de Pédauque, des « unités isolables, agençables et calculables » (Roger T. Pédauque, 2006, p. 186). La déliaison apparaît ainsi en terme d’énonciation, puisque la trace se trouve décontextualisée de son support d’origine pour figurer comme une donnée en tant que telle.

Il me paraît intéressant de mettre ces considérations en parallèle avec la réflexion de Bachimont qui, à la suite de Stiegler, définit l’orthothéticité ainsi :

« le fait que des techniques de la mémoire permettent de poser (thèse) exactement (ortho) ce qu’elles enregistrent » (Bachimont, 2007, p. 258)

Si le support papier est orthothétique, parce que l’écriture sur ce suppport rend compte des traces de sa manipulation ou, pour reprendre l’expression de Stiegler de « ce qui est pensé comme étant ce qui s’est passé » ; le numérique en revanche est autothétique, c’est-à-dire qu’il porte en lui-même sa propre réalité, sa propre thèse. Ainsi l’écriture numérique ne rend pas compte de ce qui est pensé comme étant ce qui s’est passé, elle ne porte pas sa propre genèse pour reprendre l’expression de Bachimont qui fait d’ailleurs écho à la question de l’origine qui soutient ce projet. Le numérique n’étant pas analogique, il n’y a pas continuité physique entre la trace lue (sur le support de restitution) et la trace écrite (sur le support d’enregistrement). Or, si la trace au même titre que le signe, selon Derrida, est déterminée par les conditions matérielles de son inscription, contient la plasticité première du contenu : pour l’écriture numérique, cette plasticité est-elle perdue ? peut-on parler d’une indétermination des traces de l’écriture numérique ?

La déliaison ou discontinuité ne veut pas pour autant signifier, et cela je pense est un risque de lecture, que la trace de l’écriture numérique est immatérielle – le terme volatile employé par Petit et Bouchardon a quelque chose de flottant. C’est pourquoi je m’empresse de compléter la phrase citée dans la partie introductive de la question de recherche :

« Le propre du numérique est que le contenu ne porte pas sur lui les traces de sa manipulation – et pourtant ces traces existent.»

Comme le souligne d’ailleurs Merzeau “les données numériques ne dépendent plus de la stabilité d’un support” – mais elles dépendent encore d’une matérialité. Les traces de l’écriture numérique opèrent selon une nouvelle plasticité, leur traçabilité est comprise dans un double mouvement : celui d’une reconstitution et celui d’une reconstruction, c’est-à-dire que la trace est recontextualisée à la volée en permettant pour autant que l’écriture numérique conserve des caractéristiques de sa forme originelle. Il y a quelque chose de l’autopoïèse dans la trace de l’écriture numérique : elle semble organisée comme un réseau de processus de production de données qui sont constamment modifiés par des contextes successifs, et engendre ainsi son propre système. [Je propose ici un parallèle avec une citation de Christophere Langton à propos de la vie artificielle :]

[ > la forme logique d’un organisme peut-être analysée séparément de sa base matérielle de construction, > ce que l’on nomme la vie est considérée comme une propriété de la forme logique et non de la base matérielle. ]

L’idée de ce parallèle ici est de reformuler la déliaison : l’existence de la trace, l’accessibilité de l’écriture numérique est une propriété de sa structuration, de sa cohérence, et non des supports employées pour sa restitution. Ainsi si le support ou le lieu de l’enregistrement n’a plus sa place déterminante dans l’équation, les principes de structuration, eux, déterminent activement les manipulations sur le contenu.

Peut-être que la déliaison est le fait du processus de discrétisation des écritures dans le numérique.

Peut-être que la déliaison est le fait de nos outils de lecture, d’extraction, d’annotation et de réagencement.

Peut-être que la déliaison est également un problème de théories, de définitions.

Mais peut-être avons nous par trop associé l’idée de l’origine et de la genèse à un corps immobile. Je vous propose de réfléchir à la problématique de la déliaison, non plus en terme de trace, de ce que l’on recherche, mais en terme de destination, d’où on le recherche. De quel support parle-t-on ? de la machine dans sa globalité floue ? de l’écran ? L’écran entre dans l’équation en ce qu’il peut être défini comme une “machine à vues” (expression de Bonnacorsi), il est “le support de restitution privilégié de l’ordinateur” (Petit et Bouchardon). Si par exemple nous faisons l’hypothèse que le support d’origine est à trouver dans le document : le support d’une page Web, c’est le fichier HTML.

De par la pervasité des supports numériques, le document possède un caractère mouvant et évolutif (Zacklad 2004, 2007) : il peut à tout instants être lu, complété, connecté par un principe de documentarisation. C’est en ce sens d’ailleurs que Herreschmidt parle du document numérique non plus comme une matière mais comme un état de matière, parce qu’il n’existe que par bribes disjointes. Mais ce principe d’état de matière n’est pas exclusif au format numérique. Si l’on considère l’écriture au sens large, la structuration et l’articulation des bribes sont déterminantes dans le cas des feuilles et des cahiers pour la composition du codex. Ainsi peut-être que la trace d’une écriture est moins à chercher dans un support originel (que la trace y demeure liée ou qu’elle soit mobile), que dans la présence même de ce support et dans sa structuration.

À ce sujet, je me réfèrerai une nouvelle fois à Bachimont qui affirme ceci concernant le numérique :

“Le numérique se manifeste principalement par l’ubiquité d’une part et la calculabilité d’autre part qu’il confère aux enregistrements qu’il manipule.” (p.3)

L’essence technique du support numérique est dans cette persceptive la manipulation par le calcul : c’est, pour reprendre une expression de Barthes à propos de la photographie, le noème “Ça a été manipulé”. Lors d’une rédaction numérique, du geste sur le clavier à la restitution visuelle sur écran d’une lettre alphabétique, des manipulations ont eu cours : encodage en séquences d’octets, stockage dans la mémoire de la machine, décodage pour affichage en caractères interprétables, etc. La restituion à l’écran d’une écriture destiné à l’oeil humain est un témoin de manipulations, exclusivement du côté de la machine. Ainsi on pourrait penser la trace en tant que persistance des effets de manipulations (principalement la fragmentation ou discrétisation en code binaire et la recombination soit la resémantisation). En tant qu’utilisateur du numérique, nous ne gérons et lisons au fond peut-être que des traces, soit le résultat de multiples couches d’écritures qui sont déplacées dans un flux constant (l’accessibilité ou l’ubiquité selon Bachimont).

C’est pourquoi plutôt que de parler d’une rupture, terme qui me semble radical et qui apparaît lié à un regard de la modernité en quête de la nouveauté (Meschonnic), je préfèrerai, dans une approche davantage post-moderne, parler de changement de paradigme dans la mesure où la plasticité de l’écriture dans le numérique nous amène à reposer des concepts, à repenser des systèmes de compréhension et d’appréhension du réel, à expérimenter des outils théoriques et pratiques pour cela. La réflexion sur le palimpseste, en tant que pratique, s’inscrit dans cette conception d’un numérique en continuité avec une tradition longue.

Et c’est ainsi que j’arrive au premier volet de la question de recherche qui souligne un risque de gommage de la déliaison par la dérive d’un détournement plutôt que d’un épuisement du média.

Il me semble tout d’abord important de revenir sur les deux processus que sont le détournement et l’épuisement :

  1. le détournement se caractérise par un déplacement de la direction initiale d’un objet théorique ou matériel.

  2. l’épuisement est un processus qui puise (parfois jusqu’à vider) dans la plasticité ou la résistance d’un objet théorique ou matériel.

Le geste palimpseste procède à un détournement d’une inscription et d’un média :

Le geste palimpseste est ainsi une fragilisation du support, c’est une intrusion qui peut-être plus ou moins agressive selon les recettes : des recettes médiévales préconisent l’utilisation de vitriol, de citron, de cendre, de lait, conseillent un ou plusieurs grattages. L’épuisement est donc ce que frôle le palimpseste en plusieurs sens. Il s’agit de lixivier, soit lessiver pour enlever une substance, une écriture. Mais malgré le processus abrasif, il demeure le soucis de préservation d’une surface inscriptible, d’une surface de conservation. Cette dimension, considérée comme l’une des plus particulière et importante par Dillon, est aussi la propriété longtemps oubliée dans les définitions du palimpseste.

L’épuisement palimpsestique est ainsi pluriel : il s’agit de puiser dans les capacités, dans les résistances du support, et de purger, d’anémier le support d’une encre pour créer un espace de lisibilité. L’objectif silencieux du geste palimpseste est une connaissance de la limite (qu’on imagine acquise après des ratées), une maîtrise de la mesure entre épuisement et inutilisabilité qui consiste à savoir ce que peut supporter le support. Si ce geste produit des espaces réinscriptibles, il est cependant possible de considérer l’épuisement du palimpseste comme définitif et absolu dans la mesure où un palimpseste (l’artefact) n’est pas susceptible d’être réinscrit une troisième fois, il est arrivé à sa limite. Pour certaines matières comme la peau ou le papier notamment (on notera de très rares cas historiques de double palimpsestes).

L’épuisement et le détournement sont donc conjoints dans ma pensée du palimpseste, ils se retrouveront impliqués dans l’étude de l’écriture numérique. Qu’en est-il alors du gommage, ou pour reprendre le lexique du palimpseste, du grattage de la déliaison entre trace et support dans l’écriture numérique ? Il ne s’agit pas de former le palimpseste là où il est impossible, de forcer l’écriture numérique ou de la dénaturer en ne prenant pas en compte une de ses particularités, le détournement me semble plus subtil. Le palimpseste comporte une plus grande prise en compte des états de matières, des caractéristiques plastiques. L’épuisement et le détournement sont des méthodes pour comprendre comme peut réagir un environnement textuel numérique à des gestes qui n’étaient pas prévus. Il s’agit d’éprouver la modularité/plasticité du cadre d’inscription pour comprendre ce qui fonde les instances du littéraire numérique, ce qui constitue sa forme logique.

Selon ma conception du palimpseste, le changement de paradigme est conservée : l’écriture numérique peut être palimpsestique tout en conservant une déliaison de la trace et du support. L’interstice entre les strates de l’écriture numérique, l’entre des écritures, est le lieu de la décontextualisation, ce qui brouille la trace, ce qui distend le lien avec un enregistrement d’origine. La re-médiation d’un média par sa réinscription constitue une fraction dans la traçabilité d’une écriture. La déliaison demeure dans la mesure où l’écriture palimpsestique numérique conserve toujours les principes des manipulations.

J’en arrive alors au concept de remédiation et ainsi au second volet de la question de recherche. La réponse à ce deuxième volet me semble s’articuler autour d’une double sémantique de remédiation.

La remédiation en tant que terme n’est pas mcluhannienne, il n’emploit pas explicitement ce terme, Bolter & Grusin fonde leur concept de remédiation en reprenant une réflexion mcluhannienn selon laquelle un média contient un autre média. Dans la perspective de McLuhan, la parole est le contenu de l’écriture, l’écriture est le contenu de l’imprimé, imprimé qui peut à son tour devenir le contenu du télégraphe (23-24). Dans leur réflexion, Bolter & Grusin s’éloignent de la généalogie mcluhannien en choississant d’éviter son caractère linéaire, la remédiation se présente alors comme un rapport circulaire où des médias dits nouveaux remodèlent (ou refashion) des médias dits anciens et où – dans un mouvement réciproque qui rompt une dimension hiérarchique de la généalogie – les médias anciens se remodèlent pour correspondre aux défis des nouveaux médias (15). Ainsi les livres numériques ont une structure inspirée du modèle du codex, les pages Web une identité visuelle inspirée de la tabularité des journaux.

Le palimpseste correspond à cette perspective de la remédiation dans la mesure où un nouveau média vient informer un ancien, et réciproquement, on peut considérer que l’ancien est adapté au nouveau. Cependant, et cela est une limite de l’articulation entre le concept de remédiation et le palimpseste, ce double processus est interne à un média : c’est pourquoi le terme de remédiation est davantage utilisé au sens de “re-médiation”, soit de “médier” une deuxième fois, d’opérer une deuxième fois le processus de médiation. Le concept de Bolter & Grusin conserve une distinction entre les médias, ce qui pourrait présenter le risque de considérer le palimpseste comme un double objet, de créer un dichotomie dans ce phénomène qui de plus vient troubler un rapport d’historicité.

La pensée de McLuhan a également été déterminante pour le concept de remédiation par Bolter & Grusin dans la mesure où il a introduit l’idée importante d’un besoin d’une catégorisation des médias selon des types de rapports que leurs usages impliquent. Cette tendance à la classification et à une typologie des médias sera notamment reprise par Bolter & Grusin, mais également par Archibald. Aux types hot et cool ont succédé les types immediacy et hypermediacy, puis ceux de fluide et stable (Archibald, 140). En ce qui concerne les types immediacy et hypermediacy, il me semble préférable de conserver les termes anglais justement pour les distinguer des termes de transparence et d’opacité que j’emploie.

L’immediacy désigne “un style de représentation visuelle dont le but est de faire oublier au spectateur la présence du médium et de lui faire croire qu’il est en présence des véritables objets de la représentation”, pour reprendre une expression des auteurs : c’est une window through (272). L’hypermediacy a contrario désigne “un style de représentation visant à rappeler au spectateur la présence d’un médium”, c’est une window at (272). Définis ainsi, on peut se demander si ces types sont du côté de l’intention ou de l’effet. Selon Archibald, les typologies de Bolter & Grusin participent d’une phénoménologie de la réception et c’est notamment en cela qu’elles ne me semblent pas pouvoir être assimilées aux termes d’opacité et de transparence qui ne souhaitent pas être posés du côté de la réception. Il apparaît également que dans la structure bicéphale de cette typologie, un terme est privélégié au détriment de l’autre. L’hypermediacy a été conçue à la suite de l’immediacy et, peut-être en partie pour cette raison, est un type moins développé, plus flou.

Les types proposés par Archibald à la suite de Bolter & Grusin me semblent présenter les mêmes problèmes. Archibald propose des catégories pour embrasser une historicité des types :

Bien que les auteurs de ces typologies reconnaissent le caractère relatif qui les fondent (un média pourra selon la littéracie d’un usager être plus ou moins accessible) et leur possible interpénétration/auto-alimentation dans un dispositif médiatique, la dimension binaire de ces typologies m’interroge. Si on considère le média, moins comme un objet, mais plus comme une conjoncture médiatrice (Vitali-Rosati et Larrue), ces typologies apparaissent dans un spectre bien plus détaillé et décliné. Le soucis de ces typologies est selon moi une tendance à l’essencialisation du média.

J’en viens désormais au dernier point de la question de recherche, celle d’une opacification d’une médiation qui, historiquement, serait transparente par effacement d’une écriture, et non par écriture sur écriture. Le palimpseste historiquement consiste en effet à effacer une écriture (gratter soit décaper un support). Cependant, pour qu’il y ait attestation ou reconnaissance d’un palimpseste, la première écriture est nécessaire. Ainsi, le palimpseste se définit davantage par la présence de ruines de la première écriture, qui, elle, va définir la nature postérieure de la seconde écriture. Cette considération est notamment appuyée par les artefacts paléographiques étudiés où la première écriture demeure visible dans l’usure ou via l’utilisation de rayons. Autrement dit, un palimpseste parfait, ayant réussi l’effacement complet de l’écriture première jusqu’à rendre impossible la récupération de sa trace, n’est pas un palimpseste. En ces termes, le palimpseste se présente comme un semi-échec.

La transparence et l’opacité dans ma démarche se définissent davantage comme des processus d’édition des superpositions et sont constitutives dans le palimpseste : il s’agit de faire de l’écriture un support, une patine un peu usée qui permette une lecture, mais pas de la faire totalement disparaître : la page est matifiée, aplanie.

Il demeure dans ce projet une dimension d’anachronie qui peut fragiliser la cohérence de la double dynamique opacité/transparence et la validité de la perspective d’écriture sur écriture. En effet, il ne s’agit de penser le palimpseste historique, ni d’analyser les oeuvres du corpus en ce sens. Également on ne peut pas dire que les gestes “gratter” et “écrire” sont des équivalents, sont des dynamiques synonymiques, cependant, et c’est sur ce point que je souhaite insister, une continuité les lient : il s’agit de gratter pour écrire. C’est en considérant le geste palimpseste comme une pratique qui vise à stratifier une écriture – et qui donc s’éloigne de la définition paléographique – que l’expression “écriture sur écriture” peut avoir des prises. Afin de ne pas tomber dans l’écart d’une utilisation du palimpseste qui serait métaphorique, de procéder à un parallèle entre palimpseste et écriture numérique qui présente le risque d’une focale un peu étroite, il m’apparaît donc nécessaire de resémantiser ce qu’est un palimpseste, de le définir comme une écriture sur écriture, justement parce que comme le dit Battles “a trace still remains”.

De curiosités paléographiques, le palimpseste par une glissement métaphorique est devenu une figure largement interdisciplinaire, et aussi à la mode, pour désigner une dimension d’intertextualité. Pourquoi alors l’utiliser ? Justement pour renverser l’abstraction qui le tient désormais. La resémantisation ne trahira pas plus le palimpseste que ne l’a fait le glissement métaphorique, et elle pourra permettre de prendre compte, dans une perspective littéraire dont je reparlerai dans ma réponse à la création, des strates d’écritures qui ne sont plus sur velin et qui nous environnent pourtant.

Je concluerai sur le choix du palimpseste comme concept structurant. Il est également motivé par le soucis dans ma démarche de souligner le lien du numérique avec un ensemble de pratiques (et d’imaginaires dans ces pratiques), d’insister sur les éléments de continuité entre ce nouveau média et une tradition longue de médiations, et d’éviter ainsi une rhétorique de la “révolution” qui pourrait être dîte économique pour privilégier une resémantisation sans rompre avec une historicité.