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L’outil Stylo: un éditeur de texte pour répondre aux besoins des revues en sciences humaines et sociales

Plan

1. Contexte (eugénie)

  • Spécificités de l’écriture en sciences humaines
  • Stylo: Incarnation d’une réflexion sur la spécificité de l’écriture en SHS

2. Principes et philosophie derrière Stylo (yves)

Que signife écrire en environnement numérique en sciences humaines ? Quels en sont les enjeux?

Les revues en sciences humaines soutiennent les échanges scientifiques, la publication et la diffusion des recherches. Le passage de l’imprimé au numérique a profondément modifié le monde de l’édition et changé les techniques éditoriales (Epron et Vitali-Rosati 2018).

L’écrit en milieu universitaire est devenu nativement numérique, en conséquence, la production des articles est assurée autant par les auteurs que par les revues.

Dans la situation la plus courante, l’auteur rédige avec un logiciel de traitement de texte de type WYSIWYG (What You See What Is You Get/ Ce que vous voyez est ce que vous obtenez). Et a recours à une démarche variable pour structurer son texte en utilisant des signes graphiques comme le gras ou l’italique qui traduisent souvent mal le sens qu’il veut donner à chaque section du texte. La structuration du document est donc reprise à la fin du processus de production par les revues qui se retrouvent à interpréter au cas par cas la structure que chaque auteur a donné à leur texte.

La solution à cette situation est de reporter le travail de structuration au début de la chaîne de production et le confier à l’auteur. Car la structuration des documents et leur balisage sont essentiels à leur diffusion dans un environnement numérique.

Le projet Stylo de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques, entamé en partenariat avec plusieurs plateformes et diffuseurs académiques, systématise le processus d’édition scientifique, de la rédaction à la publication. En promouvant des pratiques de structuration de documents et de données à travers des formats ouverts qui en facilitent l’interprétation et limitent les pertes de données.

Il est un objet d’analyses des pratiques d’écriture en contexte numérique et de documentation de l’influence “des technologies d’écriture sur la production de documents scientifiques en SH”. Et aussi un " un outil d’écriture et d’édition spécifiquement destiné à la rédaction scientifique en SH" issu de cette réflexion. En ce sens, le projet de recherche Stylo entend questionner la signification de l’écriture et proposer une épistémologie du texte.

Comme outil d’édition de texte scientifique “il est spécialement conçu pour répondre aux enjeux de l’édition numérique savante”.

Sa conception se base sur l’hypothèse que les technologies numériques conditionnent les pratiques, les valeurs et les cultures (Doueihi 2008).

La manière d’exprimer nos pensées dépend en grande partie des outils et techniques d’écriture. Ceux-ci déterminent la production et la circulation des connaissances (Vitali-Rosati et al. 2020), en assurant la structuration des contenus, en conditionnant l’accès et en déterminant la pérennité.

L’outil Stylo intègre un certain nombre d’initiatives technologiques et de pratiques d’écritures émergentes qui permettent la structuration sémantique des contenus et la production de documents dans de multiples formats tels que HTMl, PDF, XML, DOCX, ODT, etc. Tout cela de manière conviviale pour favoriser une prise en main rapide de l’outil.

La philosophie de Stylo repose sur trois principes (Vitali-Rosati et al. 2020) :

  1. Les chercheurs.euses retrouvent la possibilité d’exprimer la sémantique du texte. La responsabilité d’assurer le sens et la structuration du texte et de ses métadonnées scientifiques est transférée au chercheur. La chaîne éditoriale sert autant à rédiger qu’à assurer la pérennité des écrits.

  2. Produire des données plus significatives parce qu’accompagnées de plus de métadonnées. Les documents riches en données sont plus visibles et accessibles dans un environnement numérique;

  3. Utiliser des standards et technologies non propriétaires. Cela facilite la maintenance de l’éditeur et assure son interopérabilité avec d’autres environnements.

Les chercheur.es en SH ne maîtrisent pas toujours le XML, un langage qui n’est pas fait pour être lu par l’humain, contrairement au markdown. En réponse, Stylo permet de produire un fichier html enrichi, un PDF ou de multiples formats, à partir de trois formats à savoir Markdown/YAML/BibTeX.

Le Markdown sert à la rédaction de texte. C’est un format libre qui permet de rédiger en texte brut en respectant une logique sémantique. Le texte produit est interprétable en html tout en restant compréhensible pour un humain. L’auteur peut ainsi facilement structurer son texte en catégorisant chaque partie en suivant la syntaxe Markdown.

Les options de versionnement aident autant les auteurs que les éditeurs à suivre les changements apportés au texte et comparer les différentes versions. Cela permet de récupérer des états antérieurs du texte et de relever les étapes de la réflexion.

Les métadonnées sont ajoutées en YAML avec la possibilité de les aligner avec les autorités alors que les références bibliographiques en format bibtex peuvent être gérées à travers une synchronisation avec Zotero ou directement dans Stylo.

On retrouve les trois fichiers sources avec l’export. L’accès aux sources rend opératoire la philosophie de transparence défendue par l’outil, développe la littératie numérique des usagers, et est garante de la pérennité et de la réutilisation des fichiers dans des contextes différents de Stylo.

Enfin, en donnant plus de responsabilités à l’auteur dans la structuration sémantique du contenu, Stylo entend les sensibiliser à l’impact de leur outil d’écriture sur la traduction de leurs pensées. Et aussi contribuer à sortir d’un partage strict des rôles entre auteur, éditeur et évaluateur pour favoriser leurs discussions. Dans les faits, l’évaluation ouverte par les pairs est supportée par l’outil d’annotation Hypothesis appliqué à la prévisualisation html de l’article. L’auteur est invité à répondre aux évaluations de son travail mais aussi aux demandes des éditeurs ce qui conduit à travers l’annotation à développer une dynamique collective de production de connaissances (Sauret 2020).

3. Aspects techniques et fonctionnalités (eugénie)

3.1. Besoins des chercheurs et des revues (eugénie)

4. Conclusion - en cours (yves)

Références

Blanc, Julie, et Lucile Haute. 2018. « Technologies de l’édition numérique ». Sciences du Design 8 (2):11‑17. https://doi.org/10.3917/sdd.008.0011.
Doueihi, Milad. 2008. La Grande conversion numérique. Paris, France: Seuil.
Epron, Benoît, et Marcello Vitali-Rosati. 2018. L’édition à l’ère numérique. Paris: La Découverte.
Guédon, Jean-Claude, et Alain Loute. 2017. « L’histoire de la forme revue au prisme de l’histoire de la "grande conversation scientifique" ». Cahiers du GRM 12.
Sauret, Nicolas. 2020. « De la revue au collectif : la conversation comme dispositif d’éditorialisation des communautés savantes en lettres et sciences ». Thèse de doctorat, Montréal, Canada: Université de Montréal.
Vitali-Rosati, Marcello, Nicolas Sauret, Antoine Fauchié, et Margot Mellet. 2020. « Écrire les SHS en environnement numérique. L’éditeur de texte Stylo ». Intelligibilité du numérique, nᵒ 1. https://intelligibilite-numerique.numerev.com/numeros/n-1-2020/18-ecrire-les-shs-en-environnement-numerique-l-editeur-de-texte-stylo.